17 juin 2020
Ployant sous le genou de l’injustice,
La société pesant sans artifice
De tout son poids dessus mon cou
Noir, je vais crever pour le coup.
Parce qu’il a le pouvoir, qu’il est la Police,
Las, il peut me mettre ainsi au supplice.
Il est sur moi à transpirer.
Moi, je ne peux pas respirer…
Sur le bitume des préjugés, piste
De mille et une dérives racistes,
Moi, je ne peux pas respirer
Tant ma couleur l’a inspirée.
Elle fut rondement menée cette affaire,
Thémis n’aura là rien à faire :
À moi les limbes ou l’empyrée,
Je me sens partir, expirer !
Dans ce bas-monde où je n’ai qu’interstices
Pour vivre mais de façon subreptice,
À quoi donc pouvais-je aspirer ?
Je ne pouvais plus respirer…
Leur Dieu est un aristo’ sudiste,
Ma ville un ghetto, ma vie à-coups tristes,
Cela ne pouvait qu’empirer
Même à tant et plus conspirer.
La couleur de ma peau m’était cilice,
M’interdisait de l’espoir les délices,
Je n’étais né que pour les coups
Bas, les trafics ou le licou.
Moi le problème dont il faut se défaire,
Lui le garant d’un ordre à refaire,
Il est sur moi à transpirer
Et moi je ne peux respirer…
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