Petite fable affable
Un jour, un faquin sans mérite fut porté,
Bien qu’il fût le plus bas et vil des êtres
À une haute fonction par l’emporté
Qui ne s’était donné que la peine de naître
Pour être roi et que nul, jà, ne supportait.
Soyons tout à plein honnête dans cette histoire :
L’élu était sans talent mais non sans esprit.
Il court chez un de ses pairs (dilatoire
Manœuvre ?), plus futé donc un homme sans prix
Pour qui ne se sait, hélas, aucun exutoire.
« Tu seras dans l’ombre, utile et bon conseiller
Avec carte blanche, Mon éminence grise !
- Quand tu seras bête noire à se payer ?
Tu me la bailles belle, l’Ami, c’est la crise
Certes et quand on a faim on ne va pas railler,
C’est très vrai, la mie donnée ou la croûte offerte.
Mais, moi, je n’ai jamais mangé de ce pain-là !
Car quand viendront les soucis, c’est à ma perte
Que tu songeras ou conspireras, lors las
De qui aura tant mis le vain peuple en alerte.
- Quoi, à l’orée de la richesse et du succès
Tu renâcles ? Tu préfères te défausser ?
- Mon maigre rôle ne me fait pas beau costume
Mais, dans cet emploi, erreurs ou fautes j’assume ! »
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