Sur un mot de Claude Nougaro
Comment donc l’appeler ce mal
Qui nous fait rétif animal ?
L’enfant dirait « chagrin » et sa mère « tristesse » ;
Mais son père crierait « humeur » sans plus de tendresse.
Oui, comment l’appeler ce mal ?
Le docteur parlerait « dépression » ou « déprime »
L’époque « burn out » sans plus de raison ni rime…
Tant il touche et qu’il fait mal.
Comment, oui, l’appeler ce mal
Qui nous est pas si normal ?
Les poètes le baptisaient « désespérance »,
« Bourdon », « intime et inextricable souffrance »
Car c’est sûr il en fait du mal
Qu’on le veuille « spleen », « cafard », « ennui » ou autre…
« Blues », « nostalgie », « mélancolie » où l’on se vautre
Peuvent nous conduire au haut mal !
Lors comment l’appeler ce mal
Qui n’a rien de paranormal ?
« Le dégoût de soi, et de tout, face à ce vide
Qu’est la vie avide que notre époque évide » ?
Et pourquoi donc l’appeler ce mal
Qui déchante mes nuits et mes jours illumine
Tant il n’est point un filon mais, bel et bien mine,
Quand il sait venir, seul, sans mal ?!
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