Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 5 mai 2024

CHACUN SA CASE

Petite fable affable

Il était une fois au Pays d’Échiquier
Des pièces qui jouaient. Mais rien de moins quiet ;
C’est là plus qu’une bataille : c’est une guerre !
Blancs contre Noirs, on se bat pour gagner ;
Noirs contre Blancs sans rien, las, s’épargner :
On la joue vulgaire mais on combat grégaire.

La reine blanche allait, sacrifiant force pions,
Pour pousser son avantage. D’un air morpion,
Elle fanfaronna : « Ma très chère adversaire,
Le soleil levant et couchant sont tous deux
Beaux et adorables. Le cafardeux
Est que le premier est plus vénéré. Nécessaire
Loi qui veut qu’on n’aime tant que l’éclat.
Je crains blablabla… que las, blablabla… ! »

Oui, cette reine-là était bête et bavarde
- On n’a rarement qu’une seule qualité ! -
La réussite la poussait à quelques bravades,
À montrer toutes les siennes sans discuter.
La partie passant, Dame Noire, sa rivale
Non son ennemie, elle jamais triviale,
Lui glissa lors pour lui clouer le bec  :
« N’oubliez jamais qu’au beau jeu d’échecs,
La partie enfin terminée, on se retrouve
- Le vainqueur, le vaincu ; le roi, le pion ;
Le Blanc, le Noir - comme des tartempions,
Dans la même boîte qui, là, de l’oeil nous couve ?! »

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