D’un même pas, l’humain marche en foules océanes
Vers là où il regarde :… droit devant. Toujours.
Regard restreint, esprit serein, ainsi son séjour
Terrestre le fait marcher baudet parmi les ânes.
Il prétend aller vers le progrès et l’avenir.
Pressé d’y arriver. De le dépasser avide.
Ainsi il s'accommode de vies souvent vides
À courir après un temps filant pour le punir.
Il ne faut pas rester seul sur le bord de la route.
Pourquoi ?… Si tous les autres sont si hâtifs
C’est qu’il doit y avoir, sans doute, un bon motif.
Alors on court pour de néant notre déroute
Habiller, avant celui ou celle qui suit
Mais après celle ou celui qui nous précède,
Espérant que quelque once de terrain il nous cède,
À grand bruit, jour et nuit. Qu’est-ce qu’on fuit ?
Nul ne s’en est enquis, allant, sourd et aveugle
Aux autres et à soi, toujours la tête baissée.
Sans ralentir devant le fossé annoncé.
Non. Ne pas renoncer. Et, tant pis si ça meugle
Chez qui nous pousse et suit. Et ne pas ployer,
Ni plier pour arriver le premier de la file
Puis se jeter dans le ravin où l’oubli défile
Pour, enfin, sans autre velléité, s’y noyer…
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