Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 23 mai 2024

MORTE-SAISON

Ce sépulcre serein à l’haleine blanche
Fige les bois noircis, givre les prés ventés
Dans de longues et lentes volutes franches,
De fines larmes d'argent, scintillantes, hantées,
Qui babillent aux reliques pâlies des branches.
Les cieux couleur de suie, les nues couleur d’ennui
Semblent nous annoncer la venue de la nuit.

Un poids de glace s’est abattu sur le monde
Grignote le jour, en estompe les contours
Dans un calme au-delà qu’un bruit de pas émonde 
Que j’aille ici ou que j’aille là, faire un tour.
Oui, ni chant ni vent pour accompagner la ronde
Du temps dont la solitude est le blanc linceul,
Dont un silence ivoire est l’ornement. Le seul.

C’est l’hiver au-dehors en aux ramées fléchissantes,
Tout y sommeille sous le drap étincelant ;
Au-dedans, sont des espérances faiblissantes,
L’hibernation des désirs dans des jours plus lents,
De peines revenues et de craintes angoissantes…
Aussi, dans ce monde soudain devenu vieux,
Humer l’air, porter son regard au loin vous fait Dieu…

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