Petite fable affable
« Merci toi pour ce compliment
Qui m’a fichu la rogne au cœur
Et la grogne en trogne !… Comment
Donc fait un hanneton moqueur,
Dit une couleuvre revêche,
Pour ne pas finir en ventrêche
Quand usant de son fol humour
Il m’a, hélas, prise à rebours ?
Oui, un serpent n’est pas plus gourd
Qu’il n’est, charogne, des plus sourds ! »
La cétoine tremble à ce prêche.
D’un air inspiré et profond
Face à cette anguille des haies,
L’insecte prisonnier fond
En larmes puis, contrit, lui bégaie :
« Je suis fiente de la terre,
Un funeste coléoptère,
Et je regrette et je renie
Tous ces mots en brouillamini
Qui firent que tu m’as banni
Déjà et, ce jour, me punis. »
Ainsi un malin, pris, s’éthère.
Notre reptile se détend.
Cet étron est un fanfaron
Que l’on fait, sans mal, taire à temps
Juste en roulant de gros yeux ronds.
« Il faut avoir, reprit l’engeance
Ailée, trois sous d’intelligence
Pour reconnaître n’en avoir
Point. Pas comme toi : pouvoir
Rire de soi est un devoir ! »
Et il s’en fut se faire voir
Loin des serpentines vengeances.
À vous, victimes d’un bon mot,
Espérant réparation,
Il vaudrait bien mieux rire
Avec le rieur sinon pires
Seront ses piques et vos maux…
Jusqu’à la persécution !
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