Petite fable affable
Aux très vieux verrats l’amour est fort avare !
Le nôtre espérait que l’Amour, dieu ingrat
Et aveugle, clignant un jour de l’œil, déclare
Que tout porc discutant, matin, le bout de gras
A droit, esprit sain dans un porcin, au bonheur.
Fallait-il donc graisser le bon poignet, Baronne,
De l’archer Cupidon, ce vieil embobineur,
Pour que la plus grosse truie, une cochonne
Qui n’a pas froid aux yeux pas plus qu’au restant,
Lui montre ses fesses, lui offre du bon temps ?!
Notre bon héros, tout en lard et manières,
Vivait en sa bauge des amours partagées
Entre l’œillet, Baronne, et la boutonnière
Et faisait sa soupe dans tous les potagers.
Valet de ses amours, laquais de ses humeurs,
Éros ne lui avait donné que des amantes,
Point l’Amour, qui manquait donc à notre charmeur.
Il le pria alors de façon véhémente
De lui offrir une Belle au teint rose et frais,
Une femelle que chacun lui envierait.
Il ne demandait qu’à avoir une complice
Il fut donc exaucé et en fit son profit :
Ah, le quart d’heure de Rabelais fut délice
Tant que durèrent ses ardeurs qui faisaient fi
De son âge et du temps qui use tous et tout !
Il voulait, Baronne, que la ferme le bade,
Il fit parler. Sa Belle et leurs exploits itou.
Mais cette jeunesse se lassa des saccades
De celui qui devint, las « son cocu d’époux »
Qui mourut, tout seul, sale et jaloux comme un pou !
Mais cette jeunesse se lassa des saccades
De celui qui devint, las « son cocu d’époux »
Qui mourut, tout seul, sale et jaloux comme un pou !
À quoi sert-il de n’aimer que pour qu’on vous aime,
Ou plaisir suprême, pour que l’on vous envie
De n’être en carême ?!… Ça sème votre vie
De futurs problèmes que n’apaise aucun chrême !
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