D'après une œuvre de Camille Lesterle
Nous les êtres de chair, de sève,
Vivons là où le jour se lève :
Au-delà des plaines à limon,
De l’amoncellement des monts,
Dans un océan de ténèbres
Qui noie les nues d’un noir funèbre,
Est mon pays, calme et puissant,
Une terre de soufre et de sang.
Là, piliers du passé, les arbres
Sont plus solides que du marbre,
Les arabesques de leurs troncs
Sont les livres ouverts, fanfarons
D’une vie que jamais n’entame
Une hache ni une lame.
Ils nous sont guides et tuteurs
Comme serait un Créateur.
À nos pieds, l’herbe tortueuse
Ondule en volutes tueuses,
Prêtes à coucher au sol, le soir,
L’envol de nos plus fols espoirs
Comme au point du jour, elle étouffe
Des rêves qui meurent d'esbrouffe.
C’est mon pays, calme et puissant,
Une terre de soufre et de sang.
Ici, les abeilles zozotent,
Zézeillent dans l’air qui frisotte
Quand s’allument nos doigts
Pour échanger des mots, parfois
Des paroles, qui ne transportent
Jamais de vent, dans leur escorte
Car ce sont les seules lueurs
De mon monde tout en sueur.
Les mots sont surtout la richesse
D’un peuple qui sent sa vieillesse,
Qui sait bien qu’au Commencement
Était le verbe, simplement ;
Que celui-ci d’un cran s’abaisse
Et il mourra, je le confesse
Comme ce pays si puissant,
Cette terre de soufre et de sang.
Au-delà des plaines à limon,
De l’amoncellement des monts,
Dans un océan de ténèbres
Qui noie les nues d’un noir funèbre,
Est mon pays, calme et puissant,
Une terre de soufre et de sang.
Là, piliers du passé, les arbres
Sont plus solides que du marbre,
Les arabesques de leurs troncs
Sont les livres ouverts, fanfarons
D’une vie que jamais n’entame
Une hache ni une lame.
Ils nous sont guides et tuteurs
Comme serait un Créateur.
À nos pieds, l’herbe tortueuse
Ondule en volutes tueuses,
Prêtes à coucher au sol, le soir,
L’envol de nos plus fols espoirs
Comme au point du jour, elle étouffe
Des rêves qui meurent d'esbrouffe.
C’est mon pays, calme et puissant,
Une terre de soufre et de sang.
Ici, les abeilles zozotent,
Zézeillent dans l’air qui frisotte
Quand s’allument nos doigts
Pour échanger des mots, parfois
Des paroles, qui ne transportent
Jamais de vent, dans leur escorte
Car ce sont les seules lueurs
De mon monde tout en sueur.
Les mots sont surtout la richesse
D’un peuple qui sent sa vieillesse,
Qui sait bien qu’au Commencement
Était le verbe, simplement ;
Que celui-ci d’un cran s’abaisse
Et il mourra, je le confesse
Comme ce pays si puissant,
Cette terre de soufre et de sang.
Illustration : Camille Lesterle, mai 2015
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