Petite fable affable
Philosophe quand elle abuse de vin,
Comme un coq se pavane en sa fange,
Un grande grue grisée de frais, en vain,
Pérore sa science fort étrange
Fondée sur les plus fermes convictions,
Bâtie à sable et à chaux, avec fortes
Et bonnes raisons en adéquation,
Le tout bien charpenté, et pas de main morte,
De ses bons mots et meilleures certitudes.
C’est parfois pas gai, une bonne biture !
Elle parle, à qui veut l’entendre, du « bonheur »
Les deux pattes dans la mare qu’elle abreuve
Jusqu’à plus soif de son propos, tout en heurts,
Et de son verbe vaseux. Dieu, quelle épreuve !
Personne ne voulant être discourtois
Avec la discoureure, on lui abandonne
Le crachoir bien qu’elle laisse pantois
À causer et bouillonner comme on brouillonne
Avec la folle gaieté d’un dépressif
Et un œil éteint, tout aussi expressif !
Notre grue ivre, toute à sa leçon,
Est apostrophée par une libellule
Déprimée - de son espèce pas de son
État ! - qui n’en peut mais de ce ridicule
Verbiage valant moins que flutiau.
L’insecte autour de l’échalas batifole
Et, connaissant le patois des patios,
Sans lanterner, lui vrombit, comme une folle :
« Il n’y a que cuistre ou fat, n’est-il pas,
Pour s’épancher sur ce ce qu’il ne connaît pas ?! »
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