Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 15 mars 2016

FABULEUSES FARIBOLES 1 (Apologie de l’apologue)

Quatrième de couverture imaginaire


Pourquoi bâtir des château de fables ?
Souvent poétiquement incorrecte, la fable est une histoire courte qui en dit plus long qu’elle n’en raconte d’épais opus qui prétendent offrir la saveur du savoir ou vendre l’essence de la connaissance. À ce titre, cet affable genre littéraire considéré comme mineur par d’aucuns qu’il touche alors qu’ils ne sont même pas visés, parmi les plus anciens et les plus prisés que nous connaissions, nous offre une foultitude de nouvelles universelles. N’en déplaise au plus banal sens commun, elles ne sont pas spécialement destinées à l’édification des jeunes générations de France, de Navarre et autres lieux circonvoisins - Que pareil sort me soit épargné ! - ni propres à un hier totalement révolu : il est un moyen agréable d’ouvrir les yeux sur le monde et ses entours pauvres d’atours, le monde de toujours, le nôtre dont le fond change, souvent hélas, moins vite que la forme.
Rimeur solidaire et tourneur-phraseur plus que juge ou censeur, conscient des difficultés que cela suppose, sans pédanterie ni cuistrerie, mais non sans plaisanterie voire rosseries, je me propose modestement mais sûrement d’emprunter le sinueux et buissonneux chemin des écoliers pris par les fantasques et fantastiques auteurs d’apologues fabuleux des siècles passés, afin d’offrir une série de chroniques terriennes sans prétention sur notre ineffable monde, tout en philosophie de conteur. 
Parce que « la fable est la soeur aînée de l'Histoire  » (Voltaire) dont elle suit  et souffre les aléas, entre vos doigts vont s’écouler les grains de fables de mon fablier. Parfois cruels comme la vie, ils prêtent à rire et donnent à penser, « un fabuliste étant par définition, souriant / Et aimable », comme l’écrivait J. Anouilh (Le fabuliste improvisé, Fables, 1962). Ces gestes agrestes se veulent donc autant de sketches impertinents sur notre société que de saynètes pertinentes de notre époque… avec un style d’un autre temps car


« le monde est vieux, dit-on. Je le crois - Cependant
 Il le faut amuser comme un enfant »
(J. de la Fontaine, Le pouvoir des fables, Fables, VIII, 4).


Livre d’aujourd’hui avec des mots d’hier et, parfois, de la veille, cet opuscule ne se veut pas un bréviaire moralisateur - bien au contraire - mais plutôt le témoignage d’un quotidien pas toujours très « moral »  sans fausse pruderie ni pudibonderie surdouée et, cela, sans vraiment « faire la leçon » à qui que ce soit, à moins que ce ne soit, un peu, à tout un chacun, à commencer par votre humble serviteur, incurable obsédé textuel,  qui aimerait que cet art antique soit parfois porté plus souventau rang d’art scénique car il convient, sans véhémence dans le discours ni brusquerie dans l’attaque, au savant le plus érudit comme à celui dont on dit l’esprit engourdi.

(version retouchée d'après l'original en date du 15 mars proposée comme édito' au site Rue des Fables le 29 mars 2016)

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