Petite fable affable
Deux fourmilières entrent en conflit,
Une de ces guerres qu’on dit « totales »,
Où toute action se doit d’être létale,
Où tout ce qui par ailleurs est délit
Devient héroïque : on éradique,
On extermine, on devient sadique,…
C’est une simple querelle d’ego,
- Préséance ou primauté ? - entre reines
Des deux peuples insectes qui entraîne
Ainsi ceux-ci, sans aucun distinguo,
Dans le sang, et la sueur, et les larmes ;
Pousse, illico, tout-un-chacun aux armes.
Aucune souveraine ne voulant,
Plier devant l’autre c’est le massacre
De leurs sujets, qui servira au sacre
Du seul vainqueur : c’est de ce noeud coulant
Que viendra la paix car la plus vaillante,
Et la moins touchée sera la gagnante !
Un pangolin passant là par hasard
Déclare : « Si à la paix on aspire,
Je vais vous l’offrir avant que le pire
N’advienne de ce vil bazar ! »
Puis il happe, d’un coup, les souveraines
Avec leurs peuples venant à la traine.
Chez les Hommes, nombre de différends
N’ont pas plus noble origine qu’icelle,
Tournant, hélas, aussi mal que chez celles
Qui vivent en terre, vont en deux rangs,
Et sans meilleure issue qu’une hécatombe
Signant la fin de mondes, vaux ou combes.
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