Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 7 mars 2020

VIVEMENT DEMAIN* (Verte prière)

Oc, j’avoue que je n’en peux mais et que j’étouffe,
Feuillée restée à nu, ramilles sans vos touffes… !


Sans vous commander trop ne voulant vous sommer,
Alors que les sapins n’ont pas quitté leur livrée,
Il est grand temps de feuillir en vos hauts sommets
Faîtes et canopées - Oh mes futaies givrées ! -
Car nous voilà abonnées aux folles terreurs
De fin du monde, aux apocalyptiques morts
Pour un virus qui punit notre seule erreur :
L’orgueil d’Hommes se voulant tous trompe-la-mort…


Vous me manquez, redevenez ma nourriture,
Branches sans rejet ou ramures sans boutures… !


Il est temps, désormais, mes tailles et taillis
De reverdir et de fleurir fourrés, frondaisons,
De donner bourgeons bosquets… Car ramées ont failli
À embellir un peu ces jours de déraison
Où l’Humain s’effraie de ses propres cris d’orfraie
Et fait revenir à la surface défauts
Et tares dans un sauve-qui-peut qui, las, fraie
Avec l’absurde par peur de la fatale faux…


Reveillez-vous souches d’où rien ne s’élève, 
Vous pousses, branchettes et sauvageons sans sève !


Breuils et bois redevenez-moi vite forêts,
Impénétrables et broussailles, épais buissons,
Que je fuie les médias et leurs rets
Qui, chaque jour, tournent en boucle à l’unisson
Pour effrayer le populo’ partout sans fin
Et te le rendre parano’ comme jamais,
Jusqu’à ôter à chacun la soif ou la faim
Le sommeil et l’envie d’aimer les mois de mai…


Car j’avoue que je n’en peux mais et que j’étouffe,
Feuillée restée à nu, ramilles sans vos touffes… !


* Une étude américaine portant sur le stress des étudiants, conduisant parfois à des burn out, conclut qu’une promenade de dix minutes dans la nature - un parc urbain suffit - fait baisser notablement l’anxiété des sujets. En ces temps de quasi-panique est né ce texte…

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