Petite fable affable
Une oie blanche paradait dans la cour
De l’auberge. Fière comme un paon, bête
Comme un âne. Animaux de basse-cour
Et oiseaux d’alentour toujours en quête
De pitance dans leur errance continue
Voyaient comment était cette ingénue.
Car « Foie Gras » était son nom et ça indique,
Par trop, son destin. Elle l’ignorait
Se croyant, la Belle, mascotte unique
Du lieu. Elle bouffait et bâfrait
Au-delà de la satiété, son maître
L’aimant prou depuis qu’il la fit naître.
Plus elle engraissait, plus il l’adorait
Alors pourquoi décevoir ses éternelles
Attentions. « Tu te goinfres en goret,
Ma Mère l’Oye ! lui fit une hirondelle,
Laisses-en un peu aux autres, Égoïste !
- Comment oses-tu me causer sur ce ton ?
Mère ne suis, et ne serai, sotte !
Je fais en sorte, de grains en croûtons,
De conserver cette beauté que mon hôte
À immortalisée dessus son entrée
De blancs rosiers treillés encadrée !
- Alors tu ne fais pas ton âge : l’enseigne
Est rouillée, “Beauté” !… Tu ne finiras
Pas mieux que tes cousines qui craignent
Le couteau dans la basse-cour de l’ingrat !
- Ce sont des dévergondées ; elles sont sales.
Leur sort est scellé pour ça, ces commensales !
- Tu comprendras bien assez tôt l’erreur
Que tu commets. Va, profite et partage
Avant que ne t’advienne malheur
Sinon sur ta chair, malgré ton si jeune âge,
Qui rissolera, on chansonnera
Le poète avec des grands rires gras :
“La blanche et belle chose
En rose, elle a vécu
Ce que vivent les roses…
Devenues gratte-culs” »
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