Petite fable affable après et d’après J. de la Fontaine
Le renard, les mouches & le hérisson (Fables, XII, 13)
Le rusé qui perdait son sang, bête aux abois,
Mais que piquaient, sans fin, sans foi,
Des mouches avides à faire, sur sa peau, vendange
Et avait refusé l’aide d’un piqueux zélé
S’est ravisé, l’a rappelé.
« Tu pourrais être, en fin de compte, mon bon ange
Si tu voulais venir à moi et non rester figé. »
L’autre ne pressent pas le danger
Et va au blessé sans se faire plus de bile,
Alors que le roué n’est que rêts !
Le mourant croque au ventre l’épineux gourmet ;
Les diptères, par l’odeur alléchés, habiles
Vite à changer d’avis, délaissent alors l’un
Pour se repaître de l’importun.
Lui, à corps défendant, soulage
Ce matois qui, las, n’envisage
Toute gentillesse, preuve de qualités
Chez qui n’est pas qu’avidité,
Que comme faiblesse, voire tare certaine,
À manier sans vergogne et, pis, sans gêne.
Ainsi Renard offrit aux mouches un bon repas
Qui n’était pas lui. Et, ne les gobant pas,
Il partit se refaire une santé nouvelle,
Loin des javelots, des javottes, des javelles,…
Les affamés, trop nombreux, on ne peut mettre à bas
Comme le voulait le hérisson de Jean. Ces ingrats,
C’est ce que narre cette fable-ci en somme,
Il faut les détourner vers un
Autre os à ronger, lequel gomme
La prime envie. Ainsi va, veut, vit le commun…
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