Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 11 octobre 2022

AH, LES BELLES DOULEURS DE L’AUTOMNE !

« En 2017, (les subventions d’Etat aux chasseurs)
se sont élevées à 27 000 €, avant 
d’atteindre 11 460 000 d'euros en 2021. »
France Info, 22/08/2022

Revenus les matins frileux, le temps brumeux…
Résonnent des coup de feu les plus fumeux
Des carabiniers avinés, eux « vrais hommes ».
Pisteurs encabanés ou nouveaux trappeurs
Vont s’embusquer pour mieux débusquer. Sans peur.
Le fusil briqué partent en guerre ces pommes,
Par avance, Thémis les ayant amnistiés :
Tant pis pour l’écolo’ ou les gâte-métiers…

Au creux des matins frileux, du temps brumeux,
Les yeux encor’ collés de sommeil, squameux,
Cartouchière basse en bandoulière lasse,
Les guerriers des terriers, viandards aventuriers,
Boucaniers des mers d’herbe et des pierriers,
Ne vont pas mettre en besace des badasses
Mais bien quelque ramasseur de champignon 
Qui n’avait pas, lui, à être là, ce con !

Au fil des matins frileux, par temps brumeux
Raisonnent les boutefeux à l’oeil d’émeu,
Au doigt  gourd, à la cervelle en marmelade.
Giboyeurs, piqueurs complètement piqués
Assassins jamais poursuivis ni parqués,
Carnassière vide et gourde en régalade,
Vont « se faire » une joggeuse, un promeneur,
« Tirer un carton » sur un cycliste crâneur,…

Finis les matins frileux, ce temps brumeux
Où le vent tamise mes jours écumeux :
Tout finira en giberne de badernes,
Traqueurs détraqués, chiasseurs à jamais
Torchés, dont le carnier reste sans fumet
Ni panache, tout en gueule et balivernes,
Tous grands nostalgiques de l’appel des cors
Lointains d’automne, monotone et discord.

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