Petite fable affable
« Quand c'est langue qui file la soie,
Le travail, hélas, ne va pas de soi ! »
Disent de beaux vers venus de Chine,
Non pas du genre complimenteurs,
Où on fait tant ployer les échines
Chez jacquets, Jacques et serviteurs.
Plus anciens, d’autres aussi nous racontent
Ce qui pourrait passer pour un conte.
Comme une âme en peine, un vieux choucas
Pensant qu’ici-bas, sans grand fracas,
Chaque jour n’amène que dols et peines
Alla quémander ses pot et rôt
Chez une corneille, en son grand chêne,
De la générosité héraut :
« Frère, on est de même famille
Il faut donc qu’on s’aide sans bisbille ! »
L’hôtesse on railla et brocarda
Chez ses pairs, tous valeureux soldats :
Ce que l’un n’a pris, l’autre l’enlève !
Aimant déparler, déraisonner :
« On tire mince avantage à trêve
Mais bonne mesure à mort donner ! »
Dit-on chez ces bêtes sans vergogne
Voyant en tout moribond charogne.
Le choucas prit ses aises dans le nid,
Y imposa sa tyrannie,
En moins de temps qu’il ne faut pour le dire,
Ses « Moi, je… », sa loi, son droit tout avec.
Ensuite, hélas, comme on peut le prédire
Il chassa l’autre sans salamalecs.
Sa “famille” l’oublia au triste
Sort de paria et de fataliste.
Parmi les tiens, il en est beaucoup,
Plus envahissants que des coucous
Toujours à préparer mauvais coup
Dont tu supporteras seul le coût !
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