Petite fable affable après et d’après Le renard & le bouc
de Jean de La Fontaine (Fables, III, 5)
Quoique compère bouc ne fût pas un génie,
Il sortit de son puits. Comment cet encorné
Réussit cet exploit ne peut nous concerner.
Une fois ses forces refaites en sa mesnie,
Il voulut donc se venger de qui avait fui
Le laissant dans son trou sous terre
Et, pour ça, attendit que tombe bas la nuit.
Il invita, ce soir-là, son ancien compère
À renouer et à faire la paix aussi
En un grand poulailler, bien achalandé, sis
En un lieu où on n’avait mie vu sa trombine.
Voilà ripaille assurément
Que n’offre qu’un ami clément…
Ne flairant pas une combine,
Le roublard s’y rendit d’un trait.
Et, pour lui, le barbu distrait
Le chien de la ferme dont le village loue
Les longs crocs toujours aux abois,
Le flair faisant feu de tout bois,
Mais pas dans le sens, je l’avoue,
Où l’espérait, sans doute, son bon compagnon.
S’en suivirent horions et gnons
Et malgré toute sa science,
Le retors n’eut pas le dessus car, dans la balance,
Pesant bien moins lourd qu’une pelure d’oignon.
Il avait pris à la légère
La rancœur de ce bouc, bien moins cornu encor’
Que teigneux dont la patience était le trésor.
Il avait pris à la légère
La rancœur de ce bouc, bien moins cornu encor’
Que teigneux dont la patience était le trésor.
Depuis chez goujats et mégères
Du peuple des bêtes on répète à toute fin :
« Chez nous, la vengeance ne meurt jamais de faim ! »
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