Petite fable affable
« Telle extravagance conduit au tourment !
Chantait un drôle d’oiseau à son père.
Vous allez souffrir forcément, inutilement.
Pensez donc : épouser après feue mère
Une donzelle !… Vit-on à rebrousse-chemin ?
- Pourquoi, Fiston?!… Je suis fort prospère ;
J’ai encor’ de beaux ans à vivre, sûrement.
Je ne veux plus de ces heures amères
Entre regrets et souvenirs des bons moments.
- Mais ces oiselles sont comme le lierre
Qui ne prospèrent sur l’arbre qu’en l’étouffant !
- Aurais-tu, en la matière, mon enfant,
Là, quelques insoupçonnées lumières ?!…
Oiseau de mauvais augure, je crois infiniment
Plus qu'un vieil amant, fors ses prières,
Est le gui qui épuise très lentement
La belle branche qu’est sa chambrière ;
À elle indifférent, voire égoïstement
Culpabilisateur et sans apitoiement :
Souvent à corps de boue, cœur de pierre ! »
Illustration : Elisa Satgé, décembre 2021
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