Petite fable affable
L’ingratitude m’est un vrai dégoût.
Or bouchée avalée n’a plus de goût
Chez beaucoup de bêtes qui, pourtant, chantent
Les valeurs humaines qui tant les hantent.
Ces mêmes animaux ont des secrets
Cachés dans leur esprit fort acéré,
Quand il s’agit d’ourdir un stratagème
Ou de savoir les plus belles gemmes
Que leurs pairs ne veulent, las, dévoiler
Mais qui valent d’être, au jour, étalées.
C’est vrai surtout chez ces bons oiseaux-lyre,
Chantres du médire, hérauts du délire.
Car plus vous vous taisez, plus ces rustauds
Insisteront pensant que, bientôt,
Voire plus tard, par vaine bouffissure,
Vous causerez de choses dont ils assurent,
Sans les savoir, qu’elles valent détour
Ou qu’on se joue de vous par quelque tour.
Or, les causeurs cacatoès, victimes
Souvent des ménures fouilleurs d’intime,
Traqueurs de ces obscures cachotteries
Ou, pis, d’inavouables conneries
En eurent, sous leur vert couvert de feuilles,
Assez de ces vains dégustateurs de breuille…
« Pourquoi, chers curieux, quérir aveux ?
Soupçons, inquisition,… nul n’en veut !
L’oiseau le plus fin sait, mes chers faux-frères,
Fit une huppe des plus altières,
(Perroquet n’aimant guère pérorer
Pourtant avec ces avides niais)
Que, souvent, silence fait transparaître
Ce que l’on veut taire sans y paraître :
Observez plutôt que de harceler
Et vous saurez ce que l’on veut celer ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire