Petite fable affable
Un porte-plume, volé par une pie,
Chut chez Rossignol qui en fut fort dépit
Car le stylo était plus bavard que larronne
Des airs. Aussi entre eux deux, vite, ça ronne…
« Frère oiseau, merci à toi de m’accueillir
En ton nid. Je pourrai, là, me recueillir
Et chanter, avec tes bontés, tes louanges
En envolées à faire pâlir les anges.
- Gazouiller, toi ? Allons, tu n’as point de bec
Et, à quoi bon, comme marchand de Balbek,
Dire ce que tu n’es pas : il faut des ailes
Pour s’élever. Encor’ hâblerie vénielle !
- Mais une plume j’ai et, Dieu, elle suffit
À faire des volées de mots, par défi,
Plus légères et belles que toutes tes trilles !
- Comment croire que, sous nos bons cieux, ne brille
Pas que ton aspect, espèce de moutard ?!
Je t’écoute pour en juger sans retard.
- Hélas, l’ami je n’ai ni papier ni encre
Pour te prouver mes talents !
- Le pauvre cancre
Que nous voilà : toujours prêt à délayer
Quand il lui faut prouver qu’il n’a pas baillé
Que sornettes aussi évite vantardise
Que les faits, souvent, aussitôt contredisent ! »
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