Petite fable affable
Une fouine filait comme un furet.
Maître renard d’un mot la mit en arrêt.
« Eh, ma jeune sœur, est-ce ainsi que l’on traite
Un ami ? Par le mépris ou battant retraite ?
Nous étions en frairie naguère, entre chasseurs.
M’as-tu trompé ? N’aurais-tu donc plus de cœur ?
- En effet, ce fut entente fort cordiale.
Trop peut-être ? Mais, pardon d’être triviale
Tu en profitas plus que moi et les miens :
Tu pillas, las, nos réserves et tous nos biens,
Puis mon époux - de façon accidentelle -
Perdit la vie à courir sous ta tutelle
Bois et prés ; et la faim venant, après l’hiver,
Tu as croqué mes marmots nus comme vers.
Alors pardon si, à ta vue, je m’esbigne :
Pour le moins tu ne m’as porté que la guigne !
Mon attitude n’est dictée, Calomniateur,
Que par celle de mon interlocuteur. »
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