Petite fable affable
Le gnou passe pour veule et stupide et grégaire
Aux yeux des animaux, même les moins futés,
Tant qu’ils le comparent, et c’est de bonne guerre,
À ces bêtes, bien moins belles et plus butées,
Les bipèdes, qu’un Dieu ivre inventa naguère.
Dans ce troupeau, Monsieur, on ne se mêlait pas :
Les maroufles et les gaous d’un côté, Mâles
De l’autre, et au plus loin, même pour les repas.
Dans ce troupeau, Monsieur, pour une plus optimale
Survie on ne s’aide en rien et on cède à tout,
Mais, par contre, on s’accouple à plus de cent femelles,
Quoique puritain, peau et mœurs. Chacun, et partout,
Surveille et dénonce son prochain et se mêle
De sa vie et de ses faires, pour qu’on l’exclue,
Qu’on le châtie et en tire quelque secrète
Jouissance bien sûr qu’il vous nomme, au surplus,
Compassion ou, bien mieux “service rendu”,… J’arrête !
Je vais me mettre à mon conte, cher Monsieur :
Le plus sot de ce lot osait, à tous, prétendre
Qu’il faut dormir debout car, ici, sous ces cieux
Si inhospitaliers, fuir très vite à tout prendre
Était la meilleure des choses à faire enfin.
Le sachant bête comme il l’était, on l’écoute…
Dormir ainsi était malaisé et sans fin
Paraissaient les nuits mais point de déroute
Nocturne. Mieux, le jour on pouvait paresser.
Bien sûr, on y mourait plus que les autres bêtes
Mais on ne peut avoir de bonne idée pour tout !
Certes, on manquait d’arbres pour faire une nuit quiète
Mais est-ce sa faute si Dieu ne pense à tout ?!
Notre gnou résolut pourtant ce gros problème,
En faisant investir à sa troupe un hameau
Qu’avaient fui les hommes. Ah, finie la bohème
Des savanes et ces rares porteurs de rameaux,
Monsieur : il y avait des murs pour que tous, toutes
Puissent adosser, sous la lune, leur sommeil.
Au matin, on trouva toute écrasée la troupe
Sous des murs effondrés qu’inondait le soleil.
Sur les lieux du sinistre, on accourut par groupe.
Un drôle de zèbre commenta sèchement :
« Sous le poids de ces gnous, la boue des murs, sans aide,
- Sinon cela fait “murzs” - a craqué, simplement,
Car c’est toujours le plus intelligent qui cède !… »
Après un court instant, devant l’air médusé
Des animaux il reprend : « Mais non, triples buses,
Ceci vous apprendra qu’il n’faut pas s’amuser
À contrarier sa vraie nature sans excuse ! »
Aux yeux des animaux, même les moins futés,
Tant qu’ils le comparent, et c’est de bonne guerre,
À ces bêtes, bien moins belles et plus butées,
Les bipèdes, qu’un Dieu ivre inventa naguère.
Dans ce troupeau, Monsieur, on ne se mêlait pas :
Les maroufles et les gaous d’un côté, Mâles
De l’autre, et au plus loin, même pour les repas.
Dans ce troupeau, Monsieur, pour une plus optimale
Survie on ne s’aide en rien et on cède à tout,
Mais, par contre, on s’accouple à plus de cent femelles,
Quoique puritain, peau et mœurs. Chacun, et partout,
Surveille et dénonce son prochain et se mêle
De sa vie et de ses faires, pour qu’on l’exclue,
Qu’on le châtie et en tire quelque secrète
Jouissance bien sûr qu’il vous nomme, au surplus,
Compassion ou, bien mieux “service rendu”,… J’arrête !
Je vais me mettre à mon conte, cher Monsieur :
Le plus sot de ce lot osait, à tous, prétendre
Qu’il faut dormir debout car, ici, sous ces cieux
Si inhospitaliers, fuir très vite à tout prendre
Était la meilleure des choses à faire enfin.
Le sachant bête comme il l’était, on l’écoute…
Dormir ainsi était malaisé et sans fin
Paraissaient les nuits mais point de déroute
Nocturne. Mieux, le jour on pouvait paresser.
Bien sûr, on y mourait plus que les autres bêtes
Mais on ne peut avoir de bonne idée pour tout !
Certes, on manquait d’arbres pour faire une nuit quiète
Mais est-ce sa faute si Dieu ne pense à tout ?!
Notre gnou résolut pourtant ce gros problème,
En faisant investir à sa troupe un hameau
Qu’avaient fui les hommes. Ah, finie la bohème
Des savanes et ces rares porteurs de rameaux,
Monsieur : il y avait des murs pour que tous, toutes
Puissent adosser, sous la lune, leur sommeil.
Au matin, on trouva toute écrasée la troupe
Sous des murs effondrés qu’inondait le soleil.
Sur les lieux du sinistre, on accourut par groupe.
Un drôle de zèbre commenta sèchement :
« Sous le poids de ces gnous, la boue des murs, sans aide,
- Sinon cela fait “murzs” - a craqué, simplement,
Car c’est toujours le plus intelligent qui cède !… »
Après un court instant, devant l’air médusé
Des animaux il reprend : « Mais non, triples buses,
Ceci vous apprendra qu’il n’faut pas s’amuser
À contrarier sa vraie nature sans excuse ! »
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