Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 25 septembre 2014

MISE EN BOÎTE

Petite fable affable

Toute génération compte en son sein
Sa ration d’imbéciles malsains.
La mienne semble avoir un nombre
Tel de ces doux êtres que, sans l’ombre
D’un doute, ceux prévus pour demain
Paraissent arrivés en avance.
Une fable apporte, en un tournemain,
L’humble preuve de ce que j’avance

Devant un de ces clubs à la mode,
Deux gros vigiles et leur chien
Veillent au grain, cerbères commodes
Pour circonvenir le plébéien
Qui se veut, au soir, patricien.
Soudain, sort du lieu un convive
Qui, sans un mot, mire sous la queue
Du clébard toujours sur le qui-vive.
Mécontent, il retourne aux aqueux
Cocktails du dedans, le mot visqueux.

Nos deux videurs restent sans mot dire,
Interloqués par cette sortie :
C’est l’entrée qu’il faut interdire !
Un autre fêtard, genre inverti,
Vint à son tour, qui put le prédire ?,
Soulever aussi, sans rien dire,
Le panache au toutou. Il repartit,
Marmonnant son dépit sans tendresse.

Nos deux portiers, quoiqu’abêtis
S’interrogeaient, tout à leur détresse,
Sur ce tout nouveau jeu d’abrutis
Dont leur clébard, simple enjeu, pâtit ?
Quand, hélas un autre joyeux drille
Vint pour admirer le fondement
Du cabot, dans ambages, un gorille
Lui fit : « Pourquoi ce comportement ?
- Le barman affirme vertement
- Que, juste devant la boîte, on trouve
Un chien avec deux trous du cul.
Donc, je suis venu voir. Et queue-d’louve ! »

Surpris, les deux gars, pas convaincus

À leur tour, regardèrent, corneculs,
L’académie de leur gentil fauve
Sans rien trouver qui, du banal, sauve !

Je crois, idée chez moi arrêtée,

Qu’il est des Hommes tellement bêtes
Que l’on a raison de les traiter
Sans plus de courtoisie ni courbettes,
Comme les animaux qu’ils sont :
Tout juste bons à bouffer du son !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire