Petite fable affable
Un très vieux pigeon pensait peu
Et réfléchissait moins encore,
Si bien que les siens, adipeux
Mesquins et méchantes pécores,
Le disaient fort diminué
DU cerveau ou dénué
De cet organe qui, pourtant,
N’est jamais le plus remarquable
Chez tous ces oiseaux-là battant
Le pavé d’un pas important
En y faisant de tout sa table.
La rue étant fort encombrée
De ces ramiers surnuméraires
On décida de dénombrer
Ces bêtes pour mieux les soustraire
À la ville et au monde. Bref,
De les éradiquer du fief
Des Hommes. Aussitôt, on colloque
Dans la tribu des colombins :
On tergiverse, on soliloque,
On argumente et on débloque.
Ils sont tous dans un sale bain !
Des heures de prises de tête
Donnent des jours de discussion ;
Tout en questions, d’aucuns s’entêtent
À croire en des négociations.
Puis on demande alors l’avis
Des vieux, eux qui savent la vie.
Ils n’ont pas d’idée qui soit bonne.
« À qui craint d’être pigeonné
Que des conseils brefs, tu lui donnes !
Fait le vieux dont l’esprit brouillonne.
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