À Nezahualcóyotl (1402-1472)
Son regard s’est usé sur un horizon clair
Qui oublie encore les promesses de l’aube,
Et les espoirs de la brune, ces vapeurs d’air.
Ainsi, jour après jour, à ses doigts, se dérobe
La Vie qui creuse ses rides, marque sa chair,…
Laissant ses rêves, hélas, mourir dans leur aurore
Et ses espoirs crever, un à un, sous ses yeux
Avant qu’un matin ils ne viennent à se clore,
Dans un crépuscule où ne dort plus aucun dieu.
Quand un homme s’éteint, tout un monde se meurt.
Et s’il nous est proche, alors c’est un peu du nôtre
Qui chancelle sans bruit, vacille sans clameur.
On court seul les heures à grands coups de patenôtres :
Sans espoir de fruit se flétrissent tant de fleurs !
Elle s’étiole, la plume qui ne fane
Pas et se brise l’or que le temps ne ternit
Pas. Notre passage ici nous rend profane
Au bonheur que l’on réclame en nos litanies…
Illustration : Camille Lesterle, avril 2016
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