D'après un croquis de Camille Lesterle
Un p’tit air de gare pour tout coup d'escouette
Et on croit retrouver la vielle halle d’antan,
Oubliant la gouaille et le parler du temps,
Où, sans vergogne, on jouait de la pirouette
Quitte parfois, té, à en faire des brouettes.
Aujourd’hui, les gens ne sont que silhouettes
Pressées d’aller et de partir comme un gitan
Pris au matin la main dans le sac de Satan.
Les produits ne sont plus que pâté d’alouette,
Et les prix se prennent pour de vraies girouettes.
Finis les étals, les paniers à rouettes,
La monnaie qu’on comptait et le mot sur le temps,
L’arrondi complice ou le cadeau au mitan…
Un stand, un magasin c’est bien plus chouette
Pour te faire sortir de dessous ta couette.
Tout est aseptisé, jusqu’au cri des mouettes,
Tout est néant, tout est néon, sans contretemps,
Ça sent le factice et cache le charlatan
- Dont les légumes n'ont pas vu de serfouette ! -
Ait-il un beau sourire et de jolies couettes !
Croquis : Camille Lesterle, novembre 2015
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