« Si les vers ont été l’abus de ma jeunesse,
Les vers seront aussi l’appui de ma vieillesse. »
Joachim Du Bellay, Les regrets, 13 (1558)
De plus savants que moi, de plus doués aussi
Disent la poésie plus que passée de mode,
Trouvant cette prison des mots fort malcommode
Pour s’exprimer sans se perdre dans des lacis.
Mais quoi de plus beau que de composer une ode
Et de polir son vers pour qu’il soit bien assis,
Ni trop court, ni trop long avec rime en glacis
Et sons toujours limés quoique jamais commodes.
Se ronger les ongles, s’en torturer l’esprit
Pour choisir le bon mot, la formule entre mille,
Qui peut rester en l’air une fois l’envol pris.
C’est là tout mon travail, peut-être malhabile.
Sans doute sent-il trop la sueur et la bile
Mais il est sincère et ça en fait tout le prix…
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