Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 15 janvier 2016

TRISTE SIRE QUE LA BUSE

Petite fable affable

À la reine des buses, les oiseaux
faisaient une basse cour : chez les dames-oiseaux
C’était pour cette auguste souveraine
Veulerie zélée ; chez les mâles couillus,
Un' serve soumission à la reine.
Nulle nigaude, aucun olibrius
N’était impoli, c’était un devoir
Imposée à chacun par Son Altesse.
On filait doux, ne se faisant pas voir
De peur de contrarier cette Hôtesse
Du Palais qui oblige à obéir
Sinon c’est crime pire que trahir.

Seules pensionnaires des cieux,
À s’oublier, les pies. Audacieux
Manquements à la fort stricte étiquette,
Outrage pour bavardage inopportun,
Irrespect pour avoir été coquettes,…
Ces bavardes, plus que tout-un-chacun,
Irritaient un peu trop Sa Majesté
Mais les pies, joyeuses et joueuses
S’en moquaient bien, mais sans méchanceté,
Et tant pis si la monarque, boudeuse,
Les promettaient, pour l’exemple, au carcan,
Au pilori, au gibet ou au “camp”.

Si les pies étaient ses proies préférées,
Ses victimes et martyrs adorés,
Notre Buse n’avait, hélas, de cesse
De frapper en sa Cour et ses jardins
Ne laissant rien passer de ces bassesses
Qui l’offensaient, même le badin, 
Ce qui épuise ses féaux et vassaux
Qui avec elle se faisaient lopettes
Épuisés de tant fléchir le cuissot,
Courber le dos à se faire carpette :
Car c’est un métier de chaque instant
D’être bon courtisan, dispos, constant,…

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