La photo a jauni. Elle pâlit, s’efface,
Comme font tous nos souvenirs.
C’est la seule image où l’on voit nos deux faces,
Et nos mains, de tout, s’abstenir.
Nous étions alors à vivre la préface
D’un amour encore à venir,
Car je fuyais ces mots convenus et fadasses
Qu’emploient ceux qui veulent s’unir.
Je n’avais pas, en mes vertes années, l’audace
Qu’il faut pour prendre ou obtenir,
N’étant qu’assurance et sourires en surface…
Tout espoir était à bannir.
Mais mes sentiments neufs étaient des coriaces ;
Amour ne pouvait les punir.
Toi tu avais le corps sage et le cœur sagace ;
Éros vint, ainsi, nous bénir…
Qu’a-t-on vécu, puisqu’on arrive à la postface ?
Une vie à se soutenir,
À s’aimer, se chérir à voix haute à voix basse,
Et qu’il faut, au mieux, finir.
La photo a blanchi, ma mémoire s’efface,…
Je les regarde définir
Ce que sera notre avenir : un face-à-face
Prêt à refleurir, rajeunir…
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