Les cendres de la nuit s’enfuient
Quand, au matin, Marie s’éveille,
Loin de l’ennui qui est de suie…
Aucun jour n’est comme sa veille,
L’aube m’annonce les merveilles
D’un lendemain venu sans bruit,
Sorti du sommeil, sombre puits,
Quand, au matin, Marie s’éveille…
Nos sens engourdis se réveillent,
Et l’ombre à merci a réduit
Le moins défendu de ses fruits
Quand, au matin, Marie s’éveille…
Les cendres de la nuit s’enfuient
Quand, au matin, Marie s’éveille,
Avec un œil de chat séduit…
Dans les bruissements d’abeille,
Les draps trop froissés s’ensoleillent
De lascifs mouvements fortuits.
Que m’importe le vent, la pluie
Quand, au matin, Marie s’éveille…
Je glisse au creux de son oreille
Un mot doux au baiser conduit,
Mot des plus beaux, quoique recuit,
Quand, au matin, Marie s’éveille…
Les cendres de la nuit s’enfuient
Quand, au matin, Marie s’éveille
Pour commencer notre aujourd’hui…
Et c’est alors que j’appareille
Pour une autre journée pareille
À un hier las reconduit
Qui ne cessera qu’à la nuit
Où, repus d’amour, on sommeille…
Là, se mêlent nos souffles en treille,
Les cendres que la nuit produit
Dans un lit où le rêve luit
Pour, qu’au matin, Marie s’éveille…
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