Quatrième de couverture imaginaire
Pour mettre en lumière les insuffisances bien encrées et le sans-gêne des suffisants et autres malfaisants chez qui est bien ancré le côté « sans-façon », j’ai pondu cet épais opus, manuel de savoir-survivre plein de malfaçons pour affronter notre si chère société… Votre Cicérone, sans faire la morale à qui que ce soit si n’est peut-être à lui-même, qui traine les pieds de ses vers sur les routes pavées de nos meilleures intentions et de nos plus mauvaises habitudes puis les chemins de traverses de nos travers et les sentes les moins décentes, vous fait ici livraison de ses déraisons sans rime ni raison. Même si, d’aucuns prétendent qu’
« il faut, si l'on veut vivre, renoncer à avoir une idée nette de quoi que ce soit. L'humanité est ainsi, il ne s'agit pas de la changer, mais de la connaître. »
(Gustave Flaubert, L’éducation sentimentale, 1869).
On retrouvera ici donc des satires de traits saillants ou des petites lâchetés secrètes de chacun de nous. Car ces nouvelles bluettes, chroniques croquant le monde tel qu’il va, offrent, vers après vers, leur tournée de philosophie de conteur et n’ont d’autre ambition que celle de faire fleurir, ça ou là, quelque sourire entendu.
J’y joue les rimeurs solidaires, en homme d’un peu d’humour et de beaucoup d’humeur, que j’ai aussi mauvaise que ma vue, je joue les contempteurs peu contemplatifs de nos temps troubles et de ses mœurs à deux roubles ; l’âge passant, je reviens toujours et encore à mon tas de fables et, à chacune de mes plages de temps libre, pour y émietter notre vain quotidien. J’y érige des châteaux que d’aucuns voudraient avoir en Espagne. Hélas, toujours trop tôt, vient les écrouler l’écume de jours semblables à eux-mêmes qui me vaguent à l’âme tant la marée des nos us et mœurs recouvre de ses pas grand chose nos petits riens… Et
« Si la vérité vous offense,
La Fable au moins se peut souffrir :
Celle-ci prend bien l'assurance
De venir à vos pieds s’offrir,
Par zèle et par reconnaissance. »
(Jean de la Fontaine, Le lion amoureux, Fables, IV, 1)
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