Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 23 mai 2017

CELLE QUI NE S’ÉTAIT PAS CRUE CUITE…

Petite fable affable d’après Olivier Clerc, écrivain et philosophe

Imaginez une marmite remplie d’eau
Froide dans laquelle nagerait une grenouille
Très, très tranquillement. On allume, crado',
Le feu et l’eau chauffe doucement sous l’andouille.
Le bain est bientôt tiède et l’amphibien
Le trouve agréable. Il nage encore et encore,…
La température continue, c’est bien,
À grimper. Les degrés font vite de hauts scores…

L'eau est très chaude, et même un peu trop maintenant.
L’animal n’apprécie plus. Plus vite il se fatigue…
Mais pourquoi s’affoler ?… Certes son contenant,
C’est désagréable, est brûlant mais, là, cézigue
Est affaibli. Et quand la chaleur devient
Insupportable pour ne pas dire bouillante
Il est trop tard : aucun souffle ne parvient
Plus à ses lèvres. Elle est cuite, la cliente !



Si on l’avait plongée, la raine, directement
Dans de l’eau trop chaude, elle aurait, d’un coup de pattes,
Sauté au plus loin immédiatement
Et aurait eu la vie sauve. Ça vous épate ?
Cette expérience montre qu’un changement

Lent et long échappe hélas à la conscience
Et, la plupart du temps, ne suscite vraiment

Pas de réaction. Gouverner est science !

Saint-Augustin disait qu’à force de tout voir,
On finit lors par tout supporter en ce monde
Donc à tolérer tout, hélas, même à savoir ;
Pis, qu’à tout tolérer, on accepte l’immonde
Puis à l’approuver, sans guère s’en heurter !

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