Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 19 mai 2017

Dr BOA & Mr COULEUVRE

Petite fable affable

N’étant pas de bois, un serpent boa,
Lassé des axhoa, dans ses Samoa,
Se décida pour l’argent et le prestige
À se faire médecin, profession
Respectable à ses yeux. Ah, le vertige
De se savoir quelqu’un : fréquentation
Des notables, petits fours, soirées-spectacle,… !
Sa vie de rampeur deviendrait un miracle.

À peine interne, sans médiation,
Notre blouse blanche posa conditions :
Horaires de bureau et fin de semaine
Libre. Sans parler de ses vacances,… ah, oui !
Quand d’autres se démenaient ce phénomène
Dormait là, l’air saurien, sur ses deux ouïes,
Ne voulant point œuvrer hors heures chrétiennes.
Urgence ? Charité ? Qu’à cela ne tienne !

Il faisait pas bon se blesser samedi,
Ni souffrir dimanche avec ce bon dandy.
Gémissiez-vous la nuit, pour lui qu’entendre ?
Vous meurtrissiez-vous durant ses congés
Point d’appui, point de salut à en attendre.
Il voulait les avantages du métier
Pas ses contraintes ni ses soucis, altier.

Mais un dimanche, à minuit, notre reptile
Torturé par un mal qui le rend fébrile,
Le fait se tordre, hélas, soudain de douleurs.
Il serpente jusqu’à l’hôpital où œuvre,
Un ophidien ayant, pour son malheur,
La même façon de pratiquer, couleuvre,
La profession de thérapeute. Si !
Le boa praticien mourut ainsi !

C’est fou ce que notre prochain nous emmerde
Jusqu’à ce qu’un quelque chose, un p’tit rien, 
Vous rappelle que, com’ des claques se perdent,
Vous êtes celui d’un autre… Et c’est très bien !

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