Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 21 mai 2017

SEUL EN SENTIER

Ni laquais ni valet ni page
Sous cette futaie endormie
Je ne suis jamais à la page
Aspirant et pas à demi
Au doux calme et mieux au silence
Quand la ville vous asservit
Avec bruits énervés pour nervis
Insolence à mon indolence

Dans cette campagne givrée
Sans personne chaque pas sonne
Dans la boue figée la livrée
De mes chemins qui limaçonnent
Dans le néant nu du brouillard
Écume sur la fange en croûte 
Il met toute route en déroute
Vieillard vorace aux pas fuyards

Une vieille gelée fagote
Loin son bonhomme bûche au bois
Dans le froid qui me ravigote
Ombres blanchies comme aux abois
Compère Printemps lui lanterne
Sous un arbre embué pendu 
Aux nues ténues soudains perdues
S’accrochent ses doigts secs et ternes

Dans cette campagne givrée
Ni laquais ni valets ni pages
Sur la boue figée sans livrée
Ils ne seront pas à la page
Et vagabonde mon esprit 
Errances nées dans les vieux contes
D’antan et Dieu il s’en raconte
Dans ce vide frais et sans prix

Ma tête est toute de faconde,
Moins embrumée que l’est l’entour
L’humidité est las féconde
Quand elle enferme comme en tour
Loin de ces poésies qui pèsent
Rimes pauvres vers assonants
Et la prose qui buissonant
Pose ses clichés et fadaises

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire