Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 1 mai 2017

UN MERLU HURLUBERLU ?

Petite fable affable

Quand l’avare se dit économe,
Le poltron se prétendra, lui, prudent.
C’est ainsi que né parmi les Hommes,
Un merlu, un tartuffe prou pédant,
Courtisait fort une demoiselle
Dont il feignait, tout haut, de repousser
Les avances avec beaucoup de zèle.
Son double-jeu parfois faisait tousser
Quand il s’emmêlait dans ses mensonges
Ou bondieusait à la vue d’une éponge
Jouant avec les mots et les sentiments
Non sans sermon, prêche et boniments.

Grivois dans son propos, toujours propre,
Gaulois jusque dans l’ injuste opprobre,
En poursuivant de ses assiduités
Cette Belle, il disait qu’on ne mène
Fille à l’hôtel, sans incongruité,
Qui ne fut faîte, comme Chimène,
Femme par l’autel. Ainsi Dieu veut !
Les sons font sens, mais cette donzelle
N’est pas subtile de son propre aveu,
Et n’a pas compris le badinage
Du galant et sombre marivaudeur.
Elle perdit là son pucelage,
Et donc son honneur, avec ce rôdeur
Dans un corail où il l’abandonne
Pour partir là où d’autres se donnent
Aussi bien mais sans autant de mal.
Et il en est dans le règne animal !

« La perversion de toute cité
Commence, nous dit le bon Socrate, 
Par la fraude des mots » sans ajouter
Qu’elle se nourrit, comme un pirate,
Ma foi, de leur manipulation.
La faim pousse à des fins pareilles
À celle de l’oiselle en question,
À satisfaire, sous toute treille,
Des appétits que l’estomac, gourmand
Pourtant, ne commande voire dément.
Qui veut jouir n’a jamais qu’à faire
Ouïr ce que de lui on espère !

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