Quand l’été se dévêt aux nues
Et ne fait plus qu’obole de sa lumière,
Quand les branches se mettent à nue,
Il est temps de s’offrir, en notre chaumière,
L’un à l’autre dans un regard
Et puis, l’autre à l’une, dans un simple sourire,
De s’aimer avec quelque égard,
De s’occocouler, de se chérir et de rire.
Quand la nuit un peu froidie,
Se désobscurcit, quoique plus alourdie d’ombres,
Et que l’herbe au pas se roidit
Au silence tout neuf né de cette pénombre,
Il faut laisser cours à l’envie,
Et faire courir sur nos corps-à-corps des souffles
À redonner vie à la Vie,
Qui elle, déjà, au dehors, un peu s’essouffle.
Quand le jour naissant se sait court
Et nous habille de nos premières laines
Sans nous rendre pourtant moins gourds,
Il est temps d’ensemble perdre vent et haleine,
D’exhumer nos folles pensées
De s’offrir aux plaisirs et à la dolence,
À une intimité passée
Au crible de nos plus inavouées doléances.
Quand la brise soudain se fait
Bise et que s’alentit la sève, l’écorce
Ou que s’enfume, las, défait,
Le feu du ciel sans que, déjà, ne s’amorcent
Les grands gels encore, il nous faut
De nos prosaïques amours faire un poème
Qui nous soit soleil et réchaud,
Écrit à la caresse. Et aux baisers de même.
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