Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 1 décembre 2020

LA DIÈTE DES BÊTES

Petite fable affable 

La force prime la Raison et le raisonnement :
C’est ce que l’on dit chez les bêtes de trait et autres
Gens de plume qui tant croient penser finement
Et voudraient que l’on fasse de leurs idées les nôtres ;
Leur avis valant Vérité très sûrement…
Mais à l’épreuve des faits toujours ils se vautrent.
Ce sont les mêmes qui prônent que l’animal
Ne peut être, assurément, que sottise et mal,
Ne cherchant en lui que rendement optimal.

Or dans notre gent bestiale, c’est discorde
Que ce point-là, divisant en clans animaux
“Domestiques” et bêtes “sauvages”. Concorde
Est impossible entre eux, leurs mœurs faisant leurs maux !
Les uns n’étaient qu’éloge pompeux du bipède,
Les autres acrimonie et haine des palmipèdes
Aux rapaces. « Pourquoi obliger des ingrats ! »
Faisaient-ils à leurs frères asservis, si gras.
« Autant faire des ronds dans l’eau, à l’aube rasante,
La chose est plus durable voire plus plaisante ! »
On opina. L’idée était séduisante.

Hibou, puits de science qu’on savait profond,
Alors qu’il était léger comme plume et, comme écume
Superficiel, disait qu’on ne peut faire fonds
Sur des êtres qui, de toujours, n’ont d’autre coutume
Que d’apporter aux autres qu’eux-mêmes. Morbleu !

« Nenni point s’en faut ! fit un jeune chat, un bleu
Dans l’assemblée. L’homme pour chacun de ses actes
Doit recevoir sa part de récriminations
Et tout son lot de los. Car cette Nation,
Sans discernement, allant de créations
En destructions, n’est que vaines passions…

- Non, Il est le Mal incarné !… Ton ami fricote
Surtout avec la chicote, les lacs, le fusil,… »
Ce coup pied de l’âne, qui las encrotte,
Était d’un cheval pour l’Humain sans courtoisie,
Quoiqu’il fût, dit Buffon, “sa plus noble conquête”
Après sa femme, qu’elle soit harpie ou coquette.

« Détruisons cette engeance : la Terre et ses fils,
Nous, ne s’en porteront que mieux des maïs
Aux bois, des sous-sols aux cieux ! » fit Maître Ibis.

« Que ce Sénat est sot ! reprit le chaton qui ronronne,
Vous résonnez plus qu’hélas vous ne raisonnez,
Comme celui, vilipendé, dont la couronne
Vous souhaitez ôter pour vous en blasonner.
Ayant, en vos beaux discours, moins d'esprit critique,
Sur ceci ou cela, qu’esprit à la critique,
Vous êtes de ces peuples voulant solutions
Radicales qui ne sont qu’irrésolution
Et lâcheté s’il faut passer à l’action ! »

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