Petite fable affable d’après Le canard et le serpent
de Marie Romey traduite de l’Espagnol d’Yriarte
Allant, l’air bête, dans l’herbette,
Un caneton déambule au train de sénateur,
Faisant aux fleurettes courbettes
Et aux vers révérences goulues, amateur.
Un serpenteau, au soleil, bâille
Sur son chemin. Le palmipède nasillard
S’écrie : « Le beau ver !… Il faut vaille
Que vaille qu’il finisse en ventrée. Et voilà !
- Halte là, Joujou de Jeunesse,
Pour qui te prends-tu donc, jaunâtre cancrelat ?
- Mais l’ami, pour le Roi du monde :
Moi, Vermisseau, je sais marcher, nager, voler,
Habite l’air et la terre et l’onde
À mon gré quand toi, tu rampes au sol accolé !
- Que tu es vain : tu cours moins vite
Qu’un vieux daim, fraie l’eau moins bien qu’un poisson
Maladif et n’iras jamais, Mite,
Aussi haut que l’aigle. Alors ici finissons !
Ajouta le fils de vipère
En mordant fort l’autre. Sache que le plus dur
N’est pas de tout faire, P’tit Père,
Mais de faire bien… et de faire à coup sûr. »
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