Petite fable affable
Près des bois et des landes de bruyères,
Une épidémie de grippe aviaire
Frappe un fort bon poulailler
Le roux renard, sans railler,
S’en vient toquer chez cette volaille
En grand péril de mort par les rocailles.
On panique d’abord mais
Le fin roué a charmé,
Tout sourire, la peureuse poulaille
Qui, de le voir, a mal jusqu’aux entailles.
« Toute panique est erreur
Car ce jour n’est de terreur.
Je vous viens en voisin solidaire
Distribuer ces bons masques légendaires
Qui préservent de ce mal
Tout homme et tout animal. »
La crainte enfuie, enfouie la cervelle.
On crut donc à cette bonne nouvelle.
Même les vils chicaneurs
Devinrent vains opineurs.
Nul ne plaida contre l’opportunisme
D’un geste généreux plein d’altruisme.
Quand notre rusé partit,
Il avait déjà partie
Gagnée : par la liesse des pécores,
Il savait qu’il avait gagné encore.
Racontant à ses deux fils cette histoire
Et laissant tout pantois cet auditoire
Qui, las, ne comprenait mie
De ce qu’il a entremis :
« Vous me croyez changé, lippes friandes ?
Que non : virus avarie la viande !…
Tel qui nous aide se sert
Ou pis nous nuit… en der ! »
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