Écrite par inspiration, non par projet,
Longuement mûrie ou fruit d’un premier jet,
La fable vêt la Vérité, en pare nos Vies
Pour instruire l’orgueil ou dénoncer l’envie
Sans calomnie, se faisant atours d’un ridicule,
Ou d’une évaporée impunie que l’on accule,…
Caressant les Muses qui ont invité sa plume,
Le facteur d’apologues compile en gros volumes
Le Monde comme il va, sans soumettre les neuf soeurs,
S’amusant de ses maux pour, d’un même élan du cœur,
Désennuyer les autres, mis par leur quotidien
À la torture, de mots dont il est gardien.
Commandé par la gaieté, réchauffé par le feu
Poétique qui allume travers suiffeux
Et laborieuses marottes, défauts cachés
Ou vices difformes, il envoie des vers lâchés
À la volée, son esprit jamais fatigué d’être,
Sur nos faux semblants et les fards du paraître.
Et d’agrestes sentences en urbaines morales,
Il va, sans juger ni, pis, mépriser - quoi qu’il râle ! -
Comme l’écrivait feu Dorat, un maître oublié,
Que le Parnasse fabuliste n’a pas renié :
Il est comme une bergère qui cueille en rêvant
Mille fleurs sans songer à s’en parer face aux vents.
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