Non, il ne suffit point de vivre aux champs,
De se terrer loin de l’urbs et du monde,
De mettre l’agreste beauté en chants,
De faire des plaisirs champêtres rondes,
Pour être un poète, Mon Ami, si de l’hiver
Tu vois moins la vigueur que les rigueurs en tes vers…
Il ne suffit pas de faire que les rus chantent
Quand grondent tant les rues et voltiger
La voix du vent, ce doux zéphyr, qui hante
Le décor pour que fleurisse, léger,
Un printemps qui veut que les rameaux pleuvent :
On pleure alors au hameau à cette épreuve.
Non, il ne suffit jamais d'accorder
Les traits de l’été avec les bergères
Amours, ou les fruits mûrs encordés
Sous la ramée aux si peu ménagères
Agapes bucoliques quand la touffeur
Est aussi sécheresse, rimailleur !
Et il ne te suffira pas de peindre
Les couleurs ocres et les parfums boisés
Des plus beaux automnes quand vient geindre
Et voltiger le vent, en voix croisées,
Pour être un poète : écouter l’oiseau
T’empêche d’ouïr bruire les roseaux !
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