Petite fable affable d’après L’homme & le renard d’Ésope
« Comment ne pas accumuler de la rancune
Contre un renard qui vous vole, hélas, nuitamment,
Un poulet, qui ci, qui là, quand luit la lune.
Il faut donc laver cet affront conséquemment ! »
Ainsi raisonne un gros rustre alors qu’il s’empare
D’un roué gallinophage de ses voisins.
Pour châtier le larron, il lui fait pourboire
De lui attacher, comme un vil Sarrazin,
De l’étoupe à la queue et d’y mettre feu et flamme.
Notre irascible vilain est, hélas, cruel !
La pauvre bête se dégage et fuit, Dame,
À travers les champs de notre intellectuel,
Lourds d’épis muris, prêts pour la faux et la faucille.
Voilà une moisson future qui, en fumée,
S’en va au passage de ce goupil qui vacille
Et hurle autant que celui qui l’a allumé.
Périt de verte faim, voulant faire expier,
Un glaiseux qui ne savait mie, ce vain bipède,
Qu’il est, sûr, maux moins terribles que leur remède
Et vengeances qui sont balles dans le pied.
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