Petite fable affable
Au Pays du Soleil levant, grues cousinaient.
Et comme chez l’Homme, dès que ces paires d’ailes
Vont par deux, voire plus… l’un veut l’autre dominer ,
Être chef sachant cheffer, réclamant le zèle
Et la soumission sans discussion.
Celle qui s’en croyait et que l’on ne détrompait
Pas sur ce point voulut l’expatriation
Des siennes vers des horizons plus huppés :
En premier lieu, le Pays du matin calme
Puis le Céleste empire - qui vaut la palme ! -
Celui qui est sis au milieu du monde,
Ils se nichent tous deux, là-bas, par-delà l’onde.
Pour la première fois de sa courte vie,
L’une dit « Non ! » à l’auguste supérieure.
Que fit la fate au caquet qui, quoiqu’asservie
Lui mit, là, son paquet d’un mot ? À cette heure
Rien. Elle la relégua. Un point c’est tout.
Mais l’autre annonça son désir de tout quitter,
De partir pour vivre sa vie de son côté,
Seule s’il le faut sans avoir à s’acquitter
D’obéir à une tyrannie. Culottée !
« Je suis un être entier, et c’est la mon moindre
Défaut et l’avais quand à vous je vins m’adjoindre :
Quand je donne, je donne tout, fort généreuse ;
Quand je reprends, je reprends tout, c’est chose heureuse !
- Une lâche se cherche une excuse, toujours,
Quand au pied du mur on l’ose mettre un jour.
Tu as peur, notre grand voyage te panique
Frissonnant de frousse malgré l’esprit clanique…
- Il y a une différence entre “abandonner”
Et savoir, harassé, que l’on a “trop donné” ! »
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