Petite fable affable
Un gros ours, aimant vaux et vallons, hantait
En pattu pataud, notre bon coin de terre.
Pas assez d’esprit pour bien parler,
Ni assez de jugement, las, pour se taire,
Il était un de ces êtres uniques comme on
En rencontre des milliers par nos monts.
Mais c’était un être selon mon cœur : prospère
- Youp, la boum ! - et heureux, vivant en pépère,
Ayant de quoi dévorer voracement
Selon sa seule envie… donc à tout moment.
Il croise, un soir noir, une martre intelligente
Dont la flatterie n’est pas, las, le fort.
Ayant lu l’Homme de façon diligente,
Elle le citait fort comme un sage renfort :
Changeant de patron selon la circonstance,
De référence suivant l’occurence,
Elle n’était, dans ses conversations,
Que formules toutes faites, citations,…
Courtaud et pas courtois cet animal aime
À dégoiser sur tous, à créer problème.
Le placide plantigrade interpellé
D’un « Voilà ce que produit la sottise
Quand Madame Nature se laisse aller :
Un gros goinfre lourdaud tout en balourdise ! »
Ne répondit mie ni miette au bandit.
L’autre s’enhardit : « Voyez, quand la paresse
En ce monde vous gouverne : la faiblesse
Vous fait baderne et objet de moqueries ;
Et même un nain d’un géant ainsi se rit ! »
L’adipeux, tout dédain, sort de sa réserve :
« Bah, sornettes !… Même si elle t’énerve,
Se battre avec de la bouse, même un peu,
C’est risquer l’éclaboussure, Guenilleux ! »
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