Petite fable affable
En partance pour quelque errance, un léopard,
Par monts poudroyants et par vaux verdoyants part
Vers des jungles qu’on dit fort riches en femelles,
Des légères et des volages. Pêle-mêle…
Il disait que feindre l’amour ou le cacher
Ne saurait trop durer à qui s’amourachait
De lui… ou l’ignorait, lui offrant gamelle
Ou râteau. Il en est qui ont l’humeur chamelle !
Ce traqueur de jupons, trappeur de cotillons,
Ajoutait à qui voulait user du goupillon
Comme lui : « Il faut s’aimer avant toute chose
Pour pouvoir goûter épine ou parfum de roses ! »
Un soir, honteuse d’avoir chéri celui
Qu’elle n’adulait plus, sous l'astre qui luit,
Une de ses conquêtes pour une coquette
Délaissée, lui tient, aimant la caquette,
À peu près ce langage : « Mais toi, bouche usée
De baisers, main lassée de caresser, rusé
Dévergondé bien trop, hélas, tu t’admires
Pour t’abandonner au sentiment qui est le mire
De qui a coeur sachant à l’autre s’animer…
- Aimer n’est rien, il n’importe qu’être aimé ! »
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