Petite fable affable d’après Le taureau & le mâtin de J.-F. Guichard(Contes & fables…, tome 1, 1808, fable IV-11)
De bon matin, un beau mâtin, la têteÀ la guerre et la rage au cœur s’embête.Il erre. L’hiver de batailles pointDonc, pour lui, c’est ennui et embonpoint.
Œil étincelant, de bave il écume ;Muscles bandés, son esprit est sans brume :Il a soif de sang et a faim de chair.Se battre à mort est son vœu le plus cherEt comme d’autres chercheraient fortuneIl court la querelle jusqu’à la brune.
En passant par un pré où pait en paixUn taureau une idée l’a attrapé :Il pense avoir trouvé son aventureEt, mieux, un adversaire à sa pointure.
Il harcèle le placide brouteur,Il l’insulte. L’autre ignore les heurts :Il pâture dans l’ombre d’un vieil arbreRestant, aux mots et aux assauts, de marbre.
Quand le molosse se jette sur lui,Il baisse humblement la tête et s’ensuitUn carnage : une corne qui se lève,Qui éventre la bête. Un corps s’élèveDans les airs puis retombe, inerte, au sol.
Le bovin n’eut point mal sans plus de dol.
C’est souvent de la fureur qui est nôtreQu’on périt et non de celle des autres !
De bon matin, un beau mâtin, la tête
À la guerre et la rage au cœur s’embête.
Il erre. L’hiver de batailles point
Donc, pour lui, c’est ennui et embonpoint.
Œil étincelant, de bave il écume ;
Muscles bandés, son esprit est sans brume :
Il a soif de sang et a faim de chair.
Se battre à mort est son vœu le plus cher
Et comme d’autres chercheraient fortune
Il court la querelle jusqu’à la brune.
En passant par un pré où pait en paix
Un taureau une idée l’a attrapé :
Il pense avoir trouvé son aventure
Et, mieux, un adversaire à sa pointure.
Il harcèle le placide brouteur,
Il l’insulte. L’autre ignore les heurts :
Il pâture dans l’ombre d’un vieil arbre
Restant, aux mots et aux assauts, de marbre.
Quand le molosse se jette sur lui,
Il baisse humblement la tête et s’ensuit
Un carnage : une corne qui se lève,
Qui éventre la bête. Un corps s’élève
Dans les airs puis retombe, inerte, au sol.
Le bovin n’eut point mal sans plus de dol.
C’est souvent de la fureur qui est nôtre
Qu’on périt et non de celle des autres !
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