Au lendemain du 3 juillet 2023
J’ai le cœur gourd, anémié ;
L’âme comme anesthésiée
Et puis plus assez de larmes
D’avoir pleurer, sans vacarme,
Ceux qui t’ont, las, précédé,
Ont, devant la Faux, cédé,
Dont on fut dépossédés.
J’ai le geste bitumé,
Les sens à peine allumés
Et l’esprit embrumé.
Les mots, eux aussi, me quittent.
Je vis à voiles réduites,
Automate parmi vous
Ou passant sans rendez-vous,
L’instinct, seul, au garde-à-vous.
Il est des chagrins muets
Qui vous font parfois huer
Par qui veut que, face au drame,
On soit tous comme Pyrame,
Mais la douleur peut briser,
Jusqu’à la voix épuiser,
N’offrir que des yeux usés…
J’ai le cœur anesthésié
Et l’âme comme anémiée.
Je viens de perdre mon Papa et j'aurais trouver les mots comme tu l'as fait pour ton frère ! Reçois toute ma compassion
RépondreSupprimerLe difficile en littérature, c'est de savoir quoi ne pas dire ...quelle étrange coïncidence
RépondreSupprimerToi le maître des mots qui par amour de la vie a transformé les maux de bien des passants, qu’ils soient seigneurs ou manants, sédentaires ou passants, te voici démuni, sans réactions devant le mystère de la vie.
Le bonheur se partage avec tant d’ amis dont la sincérité feins la félicité
Les souvenirs font noircir du papier et l’écrivain atteint la renommée,
Mais la peine reste la propriété absolue pour celui qui la subit
Ou étiez-vous mes amis lorsque le chagrin m’avait rendu muet ?
Je n’avais à vous offrir que des regards de mes yeux usés remplis de pluie,
Ne voyant tout autour de moi que des regards fuyants et des nez baissés
« Mon Ami, je me tenais tout prés de toi, pour que tu ne sois plus seul a pleurer le départ vers d’autres contrées de ce frère tant aimé »