Petite fable affable
Malgré de brillantes études cher payées
Dans la grande école privée des groseilles,
Un rossignol ne parvenait pas à chanter juste,
N’ânonnant que des airs faux, des mélodies frustes.
Mais son père barytonnait par les fourrés
En maître. Aussi donna-t-on à son demeuré
De fils le titre de Grand Maître es-vocalises
Et le droit d’édifier les jeunes à sa guise.
Hélas, notre promu était frivole et sot,
Ne trouvant à errer sous sylvestres arceaux
Que de temps à autre. Vitement. Et encore…
Le temps de toucher le bon prix que les pécores
Voulaient bien lui donner pour un travail jamais
Fait, pour une œuvre qui ne saurait les charmer.
Philomèle, qui ne se donnait même pas la peine
D’être poli, s’attira, à force, la haine,
Des oiseaux vraiment chanteurs de tout son quartier.
Il le sut et s’en offusqua. C’est un métier
Que le sien, auquel ces Béotiens n’entendent
Rien. Pour les punir et pour les mettre à l’amende
Il démissionna. Par les halliers et fourrés,
On jubila sans fard quand on sut son arrêt !
Mais le rossignol réfléchit à son affaire :
C’est pas mal que d’être payé à ne rien faire !
Il veut retrouver son poste mais un pinson,
Jà, le remplace dont la première leçon
Dit que l’ennemi de l’Incompétent, bohème,
N’est ni le Sérieux, ni le Jaloux… mais lui-même !
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