Il est des croquants dont le parler appellent un sous-titre
De ces frustes vilains qu’on ne voient, hélas, que sous-fifres
Brutaux dans les mots mais solidaires dans les maux,
Les travaux et les jours, des bouseux jamais grimauds,
De ces gens de peu dont l’esprit jamais ne se hausse
Au-delà d’une sagesse populaire fausse,
Pour qui la lune est de métal et le soleil, Lison,
Promesse de fumier fumant et de foin à foison.
Ils étaient de ces cul-terreux cafards, ces ploucs sans lustre
Et sans autre avenir que de finir aussi rustres
Que leurs pères, les mains crispées et les doigts noueux,
Usés avant leur âge, malicieux ou pagailleux,
Par le travail fastidieux et ingrat de la glèbe.
Ils étaient, non de vos foules, mais de l’humble plèbe
Pour qui le tonnerre était marque du divin courroux
Et le beau temps cadeau qu’on paierait, un jour. Peu ou prou.
Ils étaient manants, gens d’être non de paraître,
Rustiques parce que le destin les a fait naître
Glaiseux mais bonhommes sachant la valeur d’un denier.
Leur vie était avare de sous, même rognés.
De ces gens simples qui se savaient de leur cambrousse,
Qui vivaient au frugal le village et ses secousses,
Me hante le souvenir : ces métayers étaient miens,
Comme je suis d’eux. C’est richesse des gens de rien.
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